6è jour : Aurillac 

Démarrage poussif, Robert peine à se mettre en train, la faute à la soirée d’hier soir qui a un peu traîné, d’habitude lui qui s’agite bien pondérément et se faisant réussit in-extrémis à ne pas être en retard, cette fois n’arrivera pas à ne pas se faire attendre, on t’en veut pas Robert, car demain, peut-être tu feras tienne la devise « être à l’heure c’est déjà être en retard » on peut rêver non.

Charles et Chantal ont retrouvé leur chère monture, George ne fait plus cavalier seul Simone l’ayant rejoint et nous sommes contents pour eux. Nous serons donc ce matin au complet Andrée derrière Denis, c’est une vraie belle journée qui s’annonce, de plus il fait très beau et pendant qu’on y est, tiens, la bonne nouvelle arrive, la kawa sera prête cet après-midi, vraiment tout le bonheur du jour est dans le petit matin, hein Robert ?

Donc excellent départ ce matin, tout le monde en forme, Patrick un peu moins, lui aussi a un peu de mal à monter dans les tours, la faute là aussi aux réjouissances villageoises de la veille. Direction Aurillac par le Lioran et quand tout va comme ce matin c’est super et comme dirait JSB « que ma joie demeure » Bel enthousiasme collectif hélas de courte durée, voilà maintenant que c’est au tour de la Gold de Sylvain et Jacquie, elle tousse, s’étrangle et s’éteint, plus de cligno, plus de lumière, plus de stop, en vérité plus grand-chose ne marche, c’est pas vrai voilà que ça recommence, au fait vous les aviez compté les pannes, comme demandé plus haut ? On en serait pas à la 4è ? mais qu’est-ce qu’on a fait aux Saints auvergnats : Saint Flour, Saint Bonnet, Saint Chély et autre Saint Nectaire … pour mériter pareille scoumoune ? Bon ben c’est reparti direction Aurillac cette fois ce sera chez Honda il faut bien faire travailler un peu tout le monde. Et une moto de moins encore une. Le reste de la troupe continue toujours et encore par des routes et des paysages merveilleux, quel bonheur, quelle liberté ! Nous descendons la belle vallée de l’Alagnon, puis arrivons dans cette combe à la beauté exceptionnelle, ici c’est le bout du monde, le cadre est époustouflant, le petit château niché dans ce havre de paix figure ceux des contes de Perrault, nous sommes à Prat de Bouc au pied du Plomb du Cantal, endroit magique ! nous redescendons vers Mandailles pour l’arrêt de midi, mais quelques mots sur cette portion qui ne peut laisser personne indifférent, nous avons ici l’impression d’être retiré de tout, nous traversons quantité de cours de fermes, maintenant ce n’est plus des graviers dont il faut se méfier, mais des bouses de vaches, pendant des kilomètres nous ne verrons que des animaux , nous sommes au cœur de la vie pastorale, plaisir rare de nos jours, la tête se vide et les pensées ne vont plus qu’à l’essentiel : l’instant présent qu’il faut savourer , encore bravo les guides , vraiment vous nous gâtez ! Qu’il est beau le Cantal !

Bon tout ça c’est vrai c’est très beau mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos Salers, car sans vouloir assombrir le tableau, y a quand même un lézard … peut-être même deux, voire trois et oui car voilà que tout à coup c’est Robert qui est pris de gratouillements, je le vois bien qui roule devant moi, chalouper un peu et je pense qu’il doit fredonner quelque refrain appris la veille au village, le roulis de la moto rythmant la ritournelle…. mais tout à coup il s’arrête et prestement se déshabille ???? Et que pensez-vous qu’il fit ? Je sais c’est difficile à croire et j’ai moi-même du mal à le relater : de son pantalon il nous sort un lézard ! si si un lézard de taille respectable d’ailleurs, je ne flagorne pas, hilarité et surprise générale. Comment est-il venu se nicher là celui-là, mystère de la nature. Voilà une anecdote peu banale, des insectes dans le casque on connaissait, mais un lézard dans le pantalon… mais je dois rétablir la vérité, il ne s’agit pas du pantalon, mais de la chemise, allez-allez chaque lézard à sa place s’il vous plaît, ainsi la morale est sauve.

Après cet intermède causasse, tout le monde repart, direction « le bout du monde » c’est le nom du restaurant où Claude a signalé notre venue, resto sis dans la vallée de Mandailles, là encore j’ai peur de me répéter mais regarder sur la carte, la D17 au sud du Puy Mary et vous trouverez un hameau perdu, dans une vallée perdue, mais qu’elle beauté, qu’elle sérénité, qu’elle harmonie vraiment c’est quelques fois dommage pour la description que le langage ait ses limites.

On se met à l’aise Robert pour la deuxième fois, quoi encore ? Je peine à le dire, car j’ai peur de vous voir peiner à la croire, authentique voilà t’y pas qu’il nous sort un autre lézard, il nous les sort de sa chemise, comme le magicien les tourterelles de son chapeau, trop fort Robert ! Mais le mystère demeure comment sont-ils arrivés là ceux-là ? C’était donc le deuxième lézard, hélas il y en aura un troisième dont on se serait bien passé : Jean-Claude tournant autour de sa moto s’aperçoit qu’un clou s’est logé dans son pneu arrière, voilà maintenant que la deuxième Gold pourrait bien être sur le carreau ! Mais que ce passe t’il chez les motards du var ? Ils produisent les pannes et les crevaisons avec la même régularité qu’une poule pond ses œufs. Si ça continue, il faudrait que ça cesse !

De nouveau l’équipe d’intervention, sous la houlette de Claude qui en bon samaritain vient au secours de son clone (comme le fusionnel peut parfois être labyrinthique) se met en place et répare le pneu défaillant, nous nous mettons ensuite à table, au menu cuisine locale appréciée de tous, mais nous sommes nombreux et le service peine à suivre, il faudra à l’avenir équilibrer avec un peu plus de discernement.

Départ vers le Puy Mary cette fois par l’autre versant qui est tout aussi beau. Certains parmi nous décident de gravir le chemin qui sépare le parking du point haut, 250m de dénivelé, une petite ½ heure de grimpette, mais arrivé en haut c’est la récompense : vue à 360° et peut être d’avantage ! Point de vue remarquable, surtout pour celui qui a horreur de la limite.

Descente vers le parking et direction Riom es Montagnes où nous visiterons la distillerie Aveze, visite intéressante où l’on apprend l’essentiel de la récolte et de la transformation de la racine de gentiane, dont il nous est précisé que l’apéritif qui en résulte a des vertus médicinales nombreuses et que globalement il était excellent pour l’amélioration du fonctionnement des organes. Après une petite dégustation, nous reprenons la route du retour en passant par Condat et Allanche, voilà une journée certes un peu émaillée, voire lézardée par les péripéties mécaniques ou animalières mais combien encore une fois riche de paysages que la pratique de la moto permet d’apprécier encore plus .

 

Jean-Yves raconteur motodidacte .

 

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Présentation du club :

... "Les Motards du Var" est une association motocycliste régie par la loi de 1901.

Créée en 2003 par Jacques B. et Claude M., son siège social se situe à Bagnols en Forêt.

Cette association a pour but d'organiser des sorties et des voyages pour le plaisir de rouler entre amis.