Edito : Notre Dame des Anges

Pèlerinage motard au Pays des Maures.

 

Et oui les motards n’ont pas tous la chance ou la possibilité de se rendre le 15 août au célèbre pèlerinage de Porcaro, de plus il faut dire que pour nous varois le voyage pour s’y rendre nécessite une vraie motivation ou une foi bien affermie !

Pour cette sortie, ou pour mieux dire ce pèlerinage, Claude maître de cérémonie ou plutôt l’officiant du jour est aux manettes, mais il faut employer les mots justes, disons alors : Claude est aux burettes.

Et sans doute touché par un élan mystique il décide de nous convier en pèlerinage sur les pas de saint Bruno, père fondateur et saint patron des chartreux, car c’est bien à la chartreuse de la Verne que le déjà presque saint homme veut nous emmener, louable dessein, la tâche sans doute est ambitieuse, mais comme lui n’en doutons pas, le chemin de la rédemption après tout n’est pas impossible, le pasteur c’est normal est dans une confiance absolue et ses ouailles désireuses elles aussi d’être approchées par la grâce.

Voilà somme toute comme on dit à Beaune une démarche qui se présente sous les meilleurs auspices.

Hélas, le malin veille et de la chartreuse ne veut pas entendre chanter (quel mauvais goût) et comme pour mieux contrarier la noble entreprise, déverse sur toute la région une pluie de mousson huit jours durant, rendant impraticable la route d’accès au lieu saint, qu’à cela ne tienne, il en faut davantage à notre preux chevalier hondiste pour céder au découragement et derechef le voilà en quête (spirituelle évidemment) d’un autre lieu où conduire son troupeau.

Ce sera au grand dam de Lucifer (on voit qu’halloween n’est pas loin) Notre Dame des Anges ! Le choix œcuménique est à l’honneur bravo !

Ils ne sont peut-être pas nombreux en ce samedi veille de dimanche … à penser que les méfaits de la météo n’auront pas eu raison de la détermination de Claude à maintenir la sortie, mais lui, sa foi demeure inébranlable en un apaisement des turpitudes du ciel et la justice divine lui donnera raison puisque contre toute attente une lumineuse et évidemment providentielle accalmie viendra confirmer ses certitudes.

Et c’est la foule des grands jours, foule des pèlerinages, bien sûr toutes proportions gardées, mais à notre échelle (pas celle de Jacob) c’est surprenant de constater qu’après une longue période de météo détestable nous puissions être si nombreux, les desseins de Dieu sont impénétrables.

Après cette courte introduction liminaire, venons-en au fait. Ce sont 13 motos et 21 personnes qui sont partantes, malgré les probables difficultés que nous aurons certainement à affronter sur des routes très humides et dans de nombreuses portions peu ensoleillées, c’est une petite troupe résolue à conjurer les caprices du ciel, péché d’orgueil qu’il conviendra peut-être en son temps d’absoudre.

Il faut avouer humblement que globalement la démarche trouve sa motivation plus dans un impérieux besoin d’aération du corps suite à une si longue claustration imposée par les éléments, que par une nécessité spirituelle d’élévation de l’esprit.

Les routes sont glissantes, l’eau par endroits encore bien présente, les feuilles, les graviers suite aux ruissellements jonchent le sol et il convient d’être vigilant d’autant que le soleil rasant rend parfois la visibilité aléatoire.

Comme il est d’usage, c’est par les petites routes que nous affectionnons tant que nous roulons en direction de la Garde Freinet, certes l’humidité est importante, mais qu’il est bon enfin de s’aérer, d’apprécier la balade dans ces belles collines des Maures.

Arrêt café à la Garde Freinet, il ne fait pas chaud, il faut dire que depuis Vidauban nous n’avons roulé qu’à l’ombre, le soleil étant encore trop bas pour nous réchauffer.

Descente vers Collobrières, nous avons changé de versant et trouvons maintenant un peu de chaleur côté sud.

Mais Collobrières doit en partie son charme à l’austérité de sa région "les Maures" qui signifient : les bois noirs, sont fraîches et ombrageuses.

Après Cogolin nous nous enfonçons dans la forêt et retrouvons les pièges cités plus haut et du même coup nous retrouvons fraîcheur et humidité.

Nous arrivons sans encombre à Collobrières, pour la visite d’une sorte de petit musée de ce qui fut autrefois une des activités principales, avec la récolte et le traitement du liège, la culture et l’exploitation de la châtaigne, on imagine alors des centaines d’ouvriers peut-être plus, vivants de ces richesses locales.

Nous reprenons les motos pour nous rendre au resto, le bien nommé : « Le Père Louis ».

Vous l’aurez compris il fallait pour Claude trouver un restaurant qui soit en lien avec l’esprit de la journée et la thématique religieuse de la sortie, le choix du « père intendant Louis s’imposait ! » C’est lui-même pas seulement père intendant, mais aussi « frère portier hôtelier qui nous accueille ».

Arrivent alors Jean-Claude et Elizabeth qui nous ont rejoint en voiture, la moto étant en panne, bienvenue à eux.

Nous sommes agréablement installés en terrasse, le soleil nous gratifie de ses bienfaits, se pose maintenant la question des nourritures terrestres, quel menu pour une telle journée, ferons-nous chair de moine ou bien chair de trappiste ?

C’est apparemment la première hypothèse qui prévaut, le silence en vigueur chez les trappistes n’est ici pas de mise, les commentaires vont bon train, on peut donc raisonnablement penser que l’obligation de frugalité nous sera épargnée.

Risquons-nous à quelques hypothèses, en entrés : noix de Saint-Jacques, suivi d’un Saint-Pierre à l’unilatéral, fromages : Saint-Nectaire, Chaussée aux Moines, Saint Agur et Saint Albray, en desserts : religieuses, pets de nonne et Saint-Honoré, le tout arrosé d’un bon cru de Saint-Estèphe et de Saint-Emilion, si tel devait nous advenir, Claude en serait tout auréolé et qui sait ?? Mais hélas la place est déjà prise, nom d’une pipe le Saint Claude existe déjà ...... (faut la placer celle-là).

Foin de ces conjectures c’est un repas plus traditionnel, mais pour autant non moins agréable que nous partagerons, le brave Père Louis ne voulant pas de trop près, imiter son patron, ne multipliera ni les pains ni les poissons, mais bien plutôt les pâtes servies en quantité impressionnante, les nouillophiles sont ravis.

C’est l’heure du départ, direction Notre Dame des Anges et nous retrouvons la forêt dense et un peu mystérieuse en cette saison, la route n’est pas très bonne, abrasive et par endroits défoncée, mais chacun anticipera les petits obstacles et tous nous nous retrouvons au sanctuaire marial.

Nous sommes à ce qu’il est convenu d’appeler injustement d’ailleurs le sommet des Maures (768m), le point le plus haut étant non loin d’ici : La Sauvette (780m), ceci mis à part, le point de vue est magnifique, la luminosité est en cette saison exceptionnelle, nous découvrons en premier plan la vaste forêt de Collobrières et derrière la baie de Hyères, les Salins, le Tombolo et Porquerolles.

Bien entendu nous sommes en pèlerinage et arrivés ici au point d’orgue de notre journée, il faut, c’est bien normal faire une petite visite à l’église dédiée à Notre Dame en remerciement aux nombreuses intercessions demandées par les fidèles. Les ex-voto ornent une part importante de l’édifice et chose surprenante on aperçoit accroché au plafond un crocodile dont je ne connais pas l’origine.

Isabelle s’enquiert auprès d’un frère franciscain de l’histoire de la maison et revient avec un peu de documentation, s’agirait-il d’une vocation tardive ? Alain sans être tout à fait inquiet demeure vigilant, pas de soucis Alain si j’ai bonne mémoire il faut pour satisfaire au concours d’entrée faire vœux de silence, tu gardes toutes tes chances.

Retour vers Vidauban où nous prenons le pot de séparation, pas d’incident notable, mais il faut tout de même signaler une anecdote qui ne manque pas de piquant : Isabelle au moment de se lever de sa chaise pour quitter le café pousse un petit cri, puis deux, puis etc… aie ! Voilà que se retournant et se grattant là où son dos perd son nom, constate que le fond de son pantalon est maculé de bouts de verre ! Serait-ce déjà le début d’une mortification volontaire ? Que nenni il s’agit seulement d’un verre cassé oublié là. Alain il faudra avoir la main douce sur …. La poignée de gaz au moment des franchissements des ralentisseurs, c’est comme qui dirait le fondement d’une bonne conduite. Voilà une journée bien sympathique qui s’achève comme elle avait commencé, dans la bonne humeur.

Déo-gratias Claude !

 

Jean-Yves raconteur motodidacte.

 

retour Notre Dame des Anges

Présentation du club :

... "Les Motards du Var" est une association motocycliste régie par la loi de 1901.

Créée en 2003 par Jacques B. et Claude M., son siège social se situe à Bagnols en Forêt.

Cette association a pour but d'organiser des sorties et des voyages pour le plaisir de rouler entre amis.