édito : Les Gorges de la Blanche

Encore une sortie qui n’aura laissé personne indifférent, en effet c’est confirmé les sorties du club atteignent rarement leurs objectifs…. car toujours elles les dépassent !

Nous ne sommes qu’un petit nombre : 9 motos et 13 participants, nous devons constater le forfait de quelques-uns de nos amis, notamment pour des raisons de santé, à ceux-là nous souhaitons un prompt rétablissement et espérons au plus tôt leur retour parmi nous.

Malgré la modestie de notre effectif, c’est très joyeusement que nos deux groupes s’élancent en direction du haut Verdon, bien décidés à mettre à profit ce week-end qui s’annonce prometteur, car la météo et le choix des parcours augurent bien des plaisirs.

Après le désormais très classique café à Castellane où nous sommes arrivés par la belle route du col du Bel Homme, nous nous dirigeons vers Allos, nous ne sommes qu’aux premières heures de la journée et n’avons cessé de monter, autant dire qu’il fait un peu frisquet et osons le mot : nous sommes transis jusqu’à l’os.

Il y a bien longtemps que nous n’avons usé nos pneus sur ces routes du haut Verdon et en particulier de ce côté-ci. La montée au col d’Allos est des plus agréables, le paysage vers la vallée est magnifique, la descente vers Barcelonnette, ne l’est pas moins, mais nous devons redoubler de vigilance, la route est très étroite avec des virages bien fermés et pour corser un peu le pilotage, il nous faut anticiper le passage de plaques de graviers….mais chacun aura déjoué les pièges et c’est sans incident que nous arrivons à Barcelonnette.

C’est quasiment le moment de s’accorder une pause et aussi celui de reprendre des forces et quoi de mieux  qu’un pique-nique au bord de l’eau, dans un endroit où la nature nous gratifie de ses bienfaits ? Les arbres, l’herbe, le soleil et le bleu du ciel, le joli torrent du Bachelard franchement en vouloir d’avantage serait déraisonnable.

Certes l’endroit incite au farniente mais il faut à ce repos un répit.

Un petit café pour conjurer la somnolence, c’est non loin du centre de Barcelonnette que nous le prendrons, il s’agit en comptant large de l’équivalent de deux dés à coudre dont le prix probablement est indexé sur le cours du baril ! Que voulez-vous la route à cet endroit est passagère et tous les bistrotiers ne sont pas des parangons de vertu.

C’est à présent en direction du splendide lac de Serre-Ponçon que nous nous dirigeons, à cette saison le trafic est très fluide et nous permet tout à loisir d’apprécier ce haut lieu du tourisme européen, on comprend pourquoi ! Nous faisons le tour du lac à allure réduite, ainsi nous faisons le plein de sensations : odeurs et couleurs, perspectives et horizons ici tout est plaisir des sens, enfin presque …

Un stop s’impose sur le site des « Demoiselles Coiffées » bien connu de tous, mais qui continue d’étonner tant la nature parfois nous offre des spectacles inhabituels, en terre dignoise la géologie revêt une grande importance, mais pour le moment il nous faut repartir et nous approfondirons plus sérieusement et plus complètement cette discipline une autre fois, s’agissant de l’origine de notre planète on ne peut pas se contenter d’approximation, on ne badine pas avec ces questions.

Tous et toutes sur les motos et direction le barrage, c’est à ce moment qu’il faut évoquer un incident, peut après les « Demoiselles Coiffées » il en fallait bien un ! Bon ce n’est pas non plus une absolue nécessité, mais ce genre d’anecdote est quasi inévitable et ma foi quand les conséquences n’en sont pas autrement plus dramatiques, elles permettent juste à tous de rire et au narrateur d’écrire.

Alors de quoi s’agit-il ? L’un d’entre nous, que par charité chrétienne nous ne nommerons pas, après quelques kilomètres constate la disparition de son smartphone : panique, demi-tour et retour sur le site précédemment visité, il y a peu de chance de le retrouver, mais sait-on jamais, de fait, rien au sol, rien dans les fourrés, rien nulle part, quand tout à coup, dans un éclair de lucidité des plus inattendus, l’étourdi se souvient s’être trompé de blouson et que bien entendu le téléphone doit se trouver dans le blouson de sa passagère, puisqu’échange de veste il y a eu.

Grâce au concours et à la gentillesse d’un touriste de passage, ce dernier appelle son numéro, enfin le mien, enfin celui qui a perdu son téléphone, enfin celui qui devrait se trouver dans l’autre veste, celle de la passagère et qui n’avait rien à y faire et que la veste non plus n’était pas où il fallait qu’elle soit, enfin bref je vois bien que là je deviens confus et comme je ne veux pas ennuyer le lecteur non intéressé par ces vétilles, je propose pour ceux qui ne sauraient se satisfaire d’une histoire inaboutie et d’un demi suspense de leur envoyer séparément en pièce jointe le récit du dénouement heureux d’une péripétie ordinaire .

Bon alors où sommes-nous ? Voilà que cette histoire de téléphone m’a fait perdre le fil…. Ah oui le barrage de Serre-Ponçon, en soit bien sûr il est remarquable mais ce qui étonne toujours  c’est le site, car pour y accéder il faut contourner nombre de petites criques et collines ce qui à chaque fois est un enchantement surtout à moto ! Sans tomber dans le pathos, se promener à deux roues ici c’est toucher au sublime et si les délices de la vie étaient de ce côté du monde ?

Ce serait bien l’heure de rentrer, mais pourquoi pas celle aussi de s’accorder une petite variante, c’est Alain qui nous propose de faire l’ascension du Mont Colombis, si vous le cherchez sur la carte, il vous faudra bien regarder car la route d’accès n’est pas bien large, ni sur la carte, ni sur le terrain, très fortement grimpante et sinueuse à souhait ! Bref un itinéraire que seuls les audacieux et les véhicules peu encombrants pourront se permettre d’emprunter. Mais au sommet : grand spectacle ! Magnifique panorama sur les Ecrins et les Alpes de Haute Provence, merci Alain de nous y avoir conduits. Malheureusement la météo semble vouloir se dégrader et il n’est que temps de repartir si nous voulons éviter la pluie.

Arrivée à Selonnet, minuscule village de quelques âmes où grâce aux GPS nous n’aurons pas eu trop de mal à trouver notre hôtel, nous logerons « Au relais de la Forge » propriété de la famille depuis plusieurs générations et autrefois en effet forge du village. C’est un hôtel sans prétention, mais non sans qualité, ici sont réunis les ingrédients que l’on attend d’un tel lieu : calme et excellence pour ce qui est de la restauration, avec en plus l’amabilité des hôtes.

Pourquoi ne pas sacrifier en attendant le dîner au plaisir d’un échange sur cette belle journée autour d’un petit apéro ou d’une bière bien fraîche car comme dit le motard philosophe : la pression il vaut mieux la boire que la subir.

Après un repas tout à fait convenable et une nuit réparatrice, nous sommes ce matin d’humeur sereine et impatients de reprendre la route pour continuer de profiter avec gourmandise de la beauté des décors et nous ne sommes pas déçus, car c’est par le col des Fillys que nous commençons cette journée par ailleurs radieuse.

Et en effet enfourcher la moto les matins d’été en de tels lieux est un plaisir sans pareil , nous empruntons une petite route qui serpente à travers les prairies en fleur, ici il convient de ne rien brusquer, ne rien précipiter, mais bien de faire durer, chaque virage offre une nouvelle image, la beauté du matin calme , l’alchimie de la nature, de la montagne, du promeneur fut-il à moto, tout ici comble de bien les affamés de plaisir simple, oui en ce matin il nous est donné de vivre des instants intenses .

Nous quittons un peu à regret ces paysages alpestres, ces grâces prairies fleuries pour découvrir les Gorges de la Blanche, autre paysage totalement différent, le contraste entre le végétal et le minéral est total, bien sûr nous sommes maintenant dans un environnement austère, mais là est justement la beauté de ces gorges tout comme son tracé tortueux ou la hauteur de ses falaises, spectacle de bout en bout époustouflant !

Il faut répéter que le rythme lent est ici de rigueur, nous voulons autant qu’il est possible prolonger ces moments d’harmonie, aujourd’hui il n’est pas dans notre nature de vouloir forcer l’allure.

C’est à Seyne les Alpes que nous ferons la pause du matin et en profiterons pour faire les courses pour le pique-nique. Seyne est situé sur l’axe Sisteron Digne autant dire que les motards y sont nombreux, mais intéressons-nous plus particulièrement à deux d’entre-eux, deux vrais rouleurs, deux vrais baroudeurs qui ne doutent de rien, n’ont peur de rien, bref des « roule toujours » leur originalité ? Leur machines tout d’abord elles impressionnent par leur dimension, par leur couleur : rouge / rosée, leur équipement ensuite, qui fait penser plus aux pauvres pèlerins des temps modernes qu’aux très fougueux motards suréquipés que nous côtoyons. Leur  projet : l’Italie, la France  l’Espagne et alors ? ben oui tout ça on connaît, oui bien sûr, mais eux transportent aussi : une caisse à outils, un moteur de rechange, une nourrice d’essence et tout le matériel de camping !

 Ah oui, il faut préciser que nos braves garçons roulent sur d’authentiques Vespa des années 50 ou 60 d’à peine 100 cc de cylindrée grâce auxquelles ils peuvent espérer frôler les 50 km/h, chapeau messieurs et bonne route (voire les photos de Patrick).

Le village de Seyne n’offre pas un intérêt très grand quant à son architecture, on retiendra cependant sa citadelle, mais surtout nous n’oublions pas que la petite cité a été le théâtre et le centre d’une actualité dramatique, puisque c’est non loin de là que l’avion de la Lufthansa s’est écrasé récemment, comment ici et maintenant ne pas être ému .

Nous repartons direction Digne-les-Bains pour notre pique-nique qui se fera au bord du plan d’eau municipal, le cadre est moins bucolique que celui d’hier, il y a un peu de monde mais le site est grand et nous avons autant de place que nous voulons, autant d’ombrage que nous voulons et hélas pas autant de temps que nous voulons, car ça sent la fin et il faut songer à rentrer.

C’est par la route Napoléon que nous repartons, merveilleuse route motarde, avec ses grandes courbes et ses lacets, nous retrouvons ici d’autres plaisirs, d’autres sensations ceux et celles qu’offrent la pratique de la moto un peu plus sportive, mais aussi plus fatigante.

Au col des Leques nous nous arrêtons pour la pause rafraîchissement, mais que ce passe-t-il ? Le parking est plein de motos, certes le motard a l’esprit grégaire mais à ce point.., en fait il s’agit du grand prix d’Italie motos, ambiance !

C’est le moment de se dire au revoir, certains plus que d’autres ont encore un peu de route, chacun dans sa direction repart, des images et des souvenirs plein la tête.

Comme il est difficile avec seulement 26 lettres de décrire les impressions d’un si beau week-end, mais l’essentiel n’était-il pas de le vivre ?

Merci à tous pour la belle ambiance

Merci à Patrick pour ce week-end riche en paysages et routes typiques, qui vous l’aurez compris incitent un peu au lyrisme…..

 

JY raconteur motodidacte  



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Présentation du club :

... "Les Motards du Var" est une association motocycliste régie par la loi de 1901.

Créée en 2003 par Jacques B. et Claude M., son siège social se situe à Bagnols en Forêt.

Cette association a pour but d'organiser des sorties et des voyages pour le plaisir de rouler entre amis.